Extrait du carnet d'Henri acheté à Limbourg le 5/11/1940 

 

 - Souvenir de ma captivité.1940-1945

Période 1940-1941.

 

 

Prisonnier 2 semaines après avoir été affecté à la 48ème compagnie du 509ème régiment de chars de combat .

 

Fait prisonnier le 23 juin 1940 sur la place de Pont Chateau en Loire Inférieure....

"Le 08 Juin 1940 Incorporé au 509 R-CC à Vannes (Morbihan)

09/06/1940 Emmené en car à  Meucon près de Vannes

20/06/1940 Parti cantonner dans les bois pour défendre le camp.

22/06/1940 Retour au matin des bois pour le camp qui ne se défendait plus.

23/06/1940 Laissé libre, parti du camp de Meucon, J'ai tenté de rentrer à la beurrelière ( Genneteil , Maine et Loire). Je suis passé par Saint-Avé , La Trinité Surzur, La Roche Bernard et je fus fait prisonnier le 23/06/1940 sur la place de Pont-Chateau en Loire Inférieure, enfermé dans une école jusqu'au 24 Juin au soir sans manger. Ramené à l'arsenal de Vannes dans des camions civils, avec d'autres personnes, le dimanche 24 juin au soir. Là , couché sur la paille le premier jour , puis sans paille , sur le ciment et sans manger pendant 2 jours .  Le 26 au soir départ pour Coêdquidan puis retour immédiat à l'arsenal où je suis resté jusqu'au vingt juillet. Un mois sans nouvelles, mal nourri , parmi les poux et le reste ... Là J'ai retrouvé Georges Deschamps. Interdiction d'écrire. Le 20/07 au petit matin départ à pied pour le camp de Meucon situé à douze kilomètres de Vannes. Arrivé à Meucon le 20 au soir. Nous avons touché un morceau de pain sec à l'arrivée, épuisés. Jusqu'au 07/08 , j'ai travaillé au camp d'aviation pouvant ainsi me ravitailler en pain et vin."

 

Le soir nous étions placés dans un manège de chevaux sur la sciure sale pour la nuit...

"Départ de Meucon le 07 Aôut au matin pour Dinan dans les Côtes du Nord où je suis arrivé dans la soirée; Nous sommes passés par Josselin où il nous fût donné beaucoup de ravitaillement (voyage en gros camions). Le 08 Août , embarquement par quarante en camion pour aller travailler à Pleurtruit en Isle et Vilaine et retour sur  Dinan .  Le 09 Août , toujours entassés par paquet de 40 dans les camions, départ pour un détachement agricole à Merdrignac. Arrivée à midi et bon accueil de la population, cidre à volonté. Logés dans des baraques en bois, mal installées. Là, J'ai travaillé jusqu'au 04 novembre chez Mme Vétil à la Sandroie, une ferme de quinze hectares. Le 04 Novembre , de retour en train pour Dinan au Front Stalag 134 Mdle 5678, quartier Beaumanoir, caserne du 19ème dragon Dinan, nous sommes passés par La Brohinière, Lamballe puis Dinan. Le soir nous étions placés dans un manège de chevaux sur la sciure sale pour la nuit . Ensuite je suis resté au Stalag jusqu'au 18 novembre où j'ai travaillé au terrain d'aviation et à l'hôpital. Durant cette période j'ai pris une fois la garde de couloir et une fois la garde d'écurie. Nous avons été payés : pour premier mois 120 , 140 pour second et 45 avant de partir pour l'Allemagne."

 

J'ai pu écrire enfin ma première lettre...

"Le 18 novembre au matin à six heures , préparation du paquetage; nous avons touché chacun une boule de pain. Rassemblés dans la cour de la caserne nous sommes partis à onze heures pour la gare où l'on fût mis dans des wagons à bestiaux par 40 , portes fermées à clés de l'extérieur. Départ du train à 15h20 du train, nous sommes passés à Rennes, Laval, Le Mans avant la nuit et Chartes vers minuit. Le 19 au matin, nous sommes arrivés au petit jour à Massy Palaiseau puis La Fere et Chalons/Marne le 19 au soir. Ravitaillement à la nuit ; une boule de pain chacun, une boite de boeuf pour quatre, cidre et café chaud. Partis dans la nuit; nous nous arrêtions à Metz le 20 au tântot. Ici, nous perçûmes un ravitaillement  identique à celui de Chalons avec en plus, de la compote et davantage de cidre. Partis de Metz dans la soirée, nous sommes entrés en Allemagne  le 20 au soir. A la frontière arrêt et départ dans la nuit pour arriver le 21 novembre en gare de Limburg où nous avons été débarqués des wagons le 21 à 08 heures du matin. Après la traversée de la ville nous sommes dirigés vers le Stalag 12A. Là, triés par profession, je suis emmené dans la baraque 8A. Cheveux tondus, passé à la douche le 03 décembre et emmener dans la baraque 12A, j'ai touché une plaque au bout d'une ficelle indiquant mon numéro matricule 41351 du Stalag 12A. J'ai pu écrire enfin ma première lettre. Nous avions 2 paquets de biscuits par jour, 1/5 de boule de pain,1/2 cuillère de confit le matin, du jus de soupe à midi et le soir avec 1/20 de margarine. "

 

Embarquement dans des wagons à bestiaux par groupe de 60 hommes...

Le 05 décembre au tantôt, je suis désigné pour partir en Kommando avec neuf autres dans une scierie. Départ le 06 décembre à 09h15 pour la gare de Limburg puis embarquement dans des wagons à bestiaux par groupe de 60 hommes. Départ de la gare de Limburg à 11h00 pour Bensheim, nous sommes passés par les gares suivantes: Limburg, Rauchsen, Niederbrechen, Oberbrechen, Niedelselstars, Camberg, Nörsdorf, Idstein, Niederselbach, Niedernhausen, Niderjosbach, Eppstein, Lorsheck, Hofheim, Kriftel, Franckfurt-Höchst, Franckfurt-Nied, Franckfurt-Girsheim, Franckfurt : arrêt du 12 au 16 heures, Franckfurt-Louisa, Neu-Hemburg, Buschlag-Sprendingen, Langen, Egelsbach, Ezhausten, Wischausen, Darmsstach (arrêt une heure: changement de locomotive, machine géante) , six ou sept stations que je n'ai pas notées et enfin Bensheim.

"Arrivé à huit heures et demie du soir au cantonnement; j'ai commencé a travailler le 07 décembre dans un atelier de menuiserie à matriculer le bois . Fin décembre je suis mis à disposition dans une ferme près de Darmstadt. Là, j'ai pu commander la méthode:"

 "Assimil" "L'allemand sans peine" ( 364 pages)

AG Chérel

15 bis rue de Marignan

Paris 8ème

"Ceci m'a permis de parfaire mon allemand scolaire et de rapidement le parler couramment . J'ai pu ainsi, toujours prisonnier à la ferme devenir chauffeur-laitier pour le compte de la ferme, accompagné évidemment ...Cela m'a aussi permis de dialoguer avec la patronne et de servir d'interprète avec mes camarades."

"A 10 heures du matin le 25 décembre, je suis parti mangé à Subenvald; au retour vers 14h00 , conflit avec les polonais. le 31 décembre nous avons du nettoyer la cour de la ferme sous la pluie toute la journée mais aussi une partie de la nuit. Le lendemain , 1er de l'an il neigeait toute la journée."

Courrier de juin 1940 à avril 1941

"Reçu ma première lettre le 25/01/1941 partie le 15/07/1940

Reçu 5 lettres de Dinan le 26 janvier 1941

Une de Henri Papin

Une de Mme Vétil

Une de Jeanine

Une de Mr Paumard

Une de Raymond Courault

Le 09 février une de Mme Vétil et une de la beurrelière (beurrière)

 

Le 12 février un colis du Tonton Henri de Bourgueil

Le 28 février une de la beauceraie

Le 3 mars reçue une carte de Mme Vétil

Le 20 Mars une lettre de la Beurrelière

Le 21 Mars de la Beurrelière

Le 02 avril de la beurrelière

Le 09 avril un colis de la beurrelière

Le 17 avril une lettre de la beurrelière"

 

Adresses des copains

Garnier Constant

Au Bas-Houx

57 Saint Cyr le Gravelais

Poulain Emile

La Grimoisellerie

49 Echemiré

Chicoisne Albert

La Vézotière

72 Savigné sous le Lude

Lenormand Jacques

Glos

Calvados

Hauvespre Louis

35 Liffré

Gay Pascal

Chemin de James

85 Luçon

Cornilleau Henri

49 Jumelles par Baugé

Vincent Jean

49 Frulet

Mme Vétil Yves

La Soudroie

56 Merdrignac

Melle Antoinette Perquis

Tournée Mauron

56 Merdrignac

Melle Césarine Dinet

La Ville Ferron

56 Merdrignac

Melle Anna Donnet

Melle Marie Jouêt

Au Tremblay

56 Merdrignac

Fournial André

La Fruye

Saint Denis Hors

Par Amboise 37

Fricot Gabriel

Commune d'Issé Jorlais

Loire inférieure

Thomas Fernand

La Pernelle

Quettehou Manche

Nicaise Gabriel

Monthois

Les Ardennes

Berducat André

Sorbet par Geaume

Les Landes

Dufant Jean

Chatain

Vienne

Lapierre Raymond

Bâachon

Stenay Meuse

Margueritte Ernest

32 rue Valliers

Levallois Seine

Bréard Gérard

Mosloy

Ferte Milon dans l'Aisne

 

 

Fait prisonnier le 26 juin 1940, Henri fut libéré par les américains et rapatrié d'Allemagne le 20 avril 1945 pour être démobilisé le 24 avril 1945.

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